« … Je vis alors dans ce faucheur l’image de la mort, dans ce sens que l’humanité serait le blé que l’on fauche… Mais, dans cette mort rien de triste, cela se passe en pleine lumière avec un soleil qui inonde tout d’une lumière d’or fin … »
Lettre de Vincent à Théo
Saint-Rémy, septembre 1889
Vincent ou van Gogh
Auteur, Mise en scène :
Anne-Marie Weiler
Assistant :
Jean-Marc Karchi
Vincent van Gogh :
Vincent Guiot
Théo van Gogh :
Marc Guérard
Johanna van Gogh :
Stéphanie Duquesne
Henri de Toulouse Lautrec :
Yann Chouchana
Albert Aurier :
Stéphane Lamouche
La pièce
» Vincent ou van Gogh ? »
Derniers espoirs déçus…
Le dimanche 6 juillet 1890 , Vincent est invité à déjeuner à Paris chez Théo, son frère et Johanna sa belle soeur. L’apparente réussite affective et sociale de son frère revoie Vincent à tout ce qu’il a sacrifié. Là est : » la vraie vie » qu’il n’aura jamais.
Contrairement à ce qui était prévu, son frère et sa belle soeur lui apprennent qu’ils ne viendront pas passer leurs vacances auprès de lui à Anvers. De plus, Théo qui assure son quotidien depuis des années lui a avoué dans une longue lettre ses angoisses professionnelles et financières, et pense renoncer à ce mécénat.
Théo qui se débat pour défendre la cause impressionniste ne s’accomplit pas en tant qu’homme et souffre de n’être : » qu’un petit fonctionnaire mal payé avec un emploi subalterne » . Le contrepoids affectif de Johanna et de l’enfant rend cela supportable mais ne compense pas vraiment. Et puis, Théo est gravement malade.
Vincent pour lequel le succès est trop long à venir se croit raté et « coupable de manger le pain du petit » . Ses toiles entassées sur et sous les meubles de l’appartement trop petit de Théo sont une dérision supplémentaire. Il se sent trahi, incompris, fragile, et son art bafoué lui semble inutile comme sa vie. Lautrec évoque un passé qu’il ne reconnait plus, Aurier, jeune critique d’art, admiratif, un avenir qu’il ne connaîtra pas. Théo, qui hésite un instant sur la direction à prendre choisira Johanna et cette fois ne suivra pas son frère.
Pour Vincent c’est l’échec sur toute la ligne. Plus seul que jamais, se sentant définitivement lâché, il exprime enfin les non-dits dans une colère désespérée en venant presqu’ aux mains avec Théo.
Dimanche 6 juillet, date fatidique du compte à rebours, tout finit de basculer dans son esprit : l ‘échéance est proche : il ne doit plus encombrer la vie de son frère.
Mais avant que tout n’éclate, le drame couve sous les rires…
A-M W.