Printemps

Le printemps est ravi, il peut sortir ses verts,

Les arbres rabougris s’éveillent de l’hiver…

Quelques traces de givre, des écharpes de brume,

La terre qui respire et le sillon qui fume,

Disent que c’est fini et que tout va renaître,

Et des feuilles roulées commencent à paraître…

 

Deux, trois jonquilles en fleurs ont transpercé les prés,

Et les violettes pointent sous l’herbe desséchée,

Un oiseau engourdi chante une mélodie,

Qui parle de soleil, de rêve, d’Italie…

Le ciel se clarifie, repousse les nuages,

Et chasse ceux qui fuient comme vive à la nage.

 

Les bourgeons, les verts tendres, tout est déjà créé,

La substance de vie court pour tout ranimer,

Et puis un coup de vent vole quelques degrés,

Le printemps éternue, il doit moucher son nez.

Il vient de s’enrhumer, il est sorti trop tôt

Et il a oublié de prendre son manteau.

 

La neige revient en force et tombe à gros flocons,

En recouvrant les fleurs, les arbres, les bourgeons,

Sur les prés les Narcisses referment leurs corolles,

Et la Pensée se dit que la nature est folle.

La Violette en toussant confirme qu’au mois d’avril,

Il ne faut surtout pas se découvrir d’un fil !

 

Et l’an prochain, c’est sûr, les fleurs sur le jardin,

Consulteront soleil, et ciel chaque matin !

Et comme on ne peut plus croire au calendrier,

Elles resteront au chaud en attendant l’été,

Conseillant au printemps de mettre des lunettes,

Avant de se parer de leurs plus belles toilettes…